sondage

Étude à l’occasion du 30ième anniversaire du rapatriement de la Constitution canadienne
CROP

POUR UNE TRÈS FORTE MAJORITÉ DE QUÉBÉCOIS, LE RAPATRIEMENT DE LA CONSTITUTION A ÉTÉ UNE BONNE CHOSE— LE FÉDÉRALISME COMPORTE PLUS D’AVANTAGES QUE DE DÉSAVANTAGES

Montréal, le mercredi 12 octobre 2011

80% des Québécois estiment que le rapatriement de la Constitution de 1982 a été une bonne chose. 88% d’entre eux pensent que l’inclusion d’une Charte des droits et libertés fut également une bonne chose. C’est, entre autres, ce qui ressort d’un nouveau sondage publié aujourd’hui par le groupe de réflexion sur le fédéralisme l’Idée fédérale, commandé à la maison CROP et réalisé auprès d’un échantillon de 1000 répondants à la fin de septembre dernier. Il s’agit du troisième sondage mené par cette organisation depuis sa création il y a un peu plus de deux ans.

L’Idée fédérale a voulu faire coïncider ce sondage avec le 30ième anniversaire du rapatriement de la Constitution canadienne en demandant à CROP de sonder les perceptions des Québécois sur cet événement, mais aussi sur d’autres questions concernant leurs options politiques, leur identité, le statut constitutionnel du Québec et la Charte canadienne des droits et libertés.

Le sondage présente de nombreux résultats dont plusieurs apportent un éclairage nouveau sur le climat politique actuel. C’est ainsi que :

  • 63% des Québécois se disent fiers d’être à la fois Canadiens et Québécois ;
  • 63% sont d’accord pour considérer que le fédéralisme comporte plus d’avantages que de désavantages;
  • 77% affirment que le débat sur l’avenir politique du Québec doit être mis de côté afin que l’on puisse s’attaquer à des problèmes plus immédiats;
  • 71% jugent dépassé le débat sur la souveraineté (dans un sondage précédent de l’Idée fédérale réalisé en avril 2010, ils n’étaient que 58% à partager cet avis);
  • 73% d’entre eux seraient d’accord pour que la nation québécoise soit reconnue dans la constitution;
  • 25% seulement opterait pour l’indépendance du Québec si on leur demandait de choisir entre cette option et le maintien dans la fédération canadienne avec la constitution actuelle ou encore avec une constitution amendée pour qu’elle devienne acceptable au gouvernement du Québec.

RAPATRIEMENT DE LA CONSTITUTION

À propos du rapatriement de 1982, les Québécois sont à 80% d’accord pour estimer que cela fut une bonne chose, tandis que 88% d’entre eux pensent que l’inclusion de la Charte des droits et libertés dans la Constitution a été une bonne chose. Ils sont 75% à approuver la protection offerte à la minorité anglophone du Québec. Malgré qu’ils soient 80% à estimer que le rapatriement de la Constitution a été une bonne chose, le sondage nous apprend que 40% des Québécois savent que 1982 est l’année du rapatriement de la Constitution.

Sur le fait que la Constitution ait été rapatriée et amendée sans l’accord du Québec, ils ne sont prêts à donner raison à aucune des deux parties, 31% donnant raison au Québec de ne pas avoir signé et 32% donnant raison à Ottawa d’avoir procédé sans l’accord du Québec.

Là où les Québécois sont plus partagés, c’est dans la préséance ou non de la loi 101 sur les dispositions de la Charte canadienne des droits et libertés. Si 59% d’entre eux disent que la Charte devrait avoir préséance sur la loi 101, 41% affirment au contraire que c’est la loi 101 qui devrait avoir préséance. Cette ambivalence relative est due essentiellement aux francophones qui donnent préséance à la Charte à 51% contre 49% pour la loi 101. Mentionnons également que selon une majorité de francophones (67%) les tribunaux ont affaibli la loi 101 en l’interprétant à la lumière de la Charte canadienne des droits.

PLUSIEURS COURANTS

Lorsqu’on demande aux Québécois à quel courant ils s’identifient, le résultat débouche sur un large éventail de nuances, une majorité refusant cependant d’opter pour un des choix suggérés. C’est ainsi que le sondage révèle que 20% d’entre eux se disent fédéralistes, 19% souverainistes, 17% nationalistes, 8% autonomistes, alors que 37% ne s’identifient à aucune de ces catégories. Ces résultats incitent à croire qu’une très grande proportion de Québécois ne se reconnaît plus dans les termes du débat qui a dominé la politique québécoise depuis quarante ans et explique peut-être la difficulté des deux principaux partis protagonistes de ce débat d’inspirer encore la population.

NOMINATIONS À L’IDÉE FÉDÉRALE

L’Idée fédérale profite également de la publication de ce sondage pour annoncer les nominations de M. Jocelyn Coulon, à titre de directeur exécutif de l’organisation et de M. Martin Coiteux au poste de directeur de la recherche. MM. Coulon et Coiteux sont respectivement directeur du Réseau francophone de recherche sur les opérations de paix affilié au CERIUM de l’Université de Montréal et professeur au Service de l’enseignement des affaires internationales à HEC Montréal.

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