maiVincent Geloso
L’auteur est candidat au doctorat en histoire économique à la London School of Economics

 

Depuis quelques temps, les appels à restreindre le nombre d’immigrants admis annuellement au Québec au nom de la protection du fait français se sont intensifiés. Ces appels se fondent dans la croyance que la langue française serait menacée. Ces craintes ont été alimentées davantage par la nomination d’un juge unilingue anglophone à la Cour Suprême ainsi que par celles du vérificateur-général du Canada et d’un membre de la direction de la Caisse de Dépôt et Placements du Québec avec les mêmes limitations linguistiques.

Selon les partisans de cette proposition, la réduction du nombre d’immigrants admis permettrait de mieux intégrer ceux qui sont déjà présents. Grâce à l’entente que le Québec a conclue avec gouvernement fédéral, entente lui permettant de sélectionner ses immigrants en fonction de ses propres besoins, une telle réduction du nombre des nouveaux immigrants serait tout à fait possible.

Néanmoins, une étude approfondie des faits devrait nous pousser à être optimistes et à ne pas voir dans les immigrants une menace pour l’avenir du français. Après tout, les immigrants – qui ont rarement le français ou l’anglais comme langue maternelle et sont donc des « allophones » – n’ont jamais été aussi nombreux à préférer le français comme langue d’usage et langue d’enseignement. La connaissance du français progresse également chez les anglophones de langue maternelle. Ces progrès sont dus à l’attrait économique et social puissant que le français exerce au Québec.

 

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