David Houle
Chercheur postdoctoral CRSH
University of Michigan
houled@umich.edu

Fédéralisme asymétrique, coopération intergouvernementale et politiques canadiennes en matière de changements climatiques

Au cours de la dernière décennie, les gouvernements provinciaux ont joué un rôle essentiel dans l’élaboration des politiques de lutte aux changements climatiques, notamment par la mise en oeuvre de mécanismes de tarification du carbone. Cet ensemble diversité d’instruments de politiques publiques vise à imposer un prix sur les émissions de gaz à effet de serre (GES) dans différents secteurs, dont le transport et l’industrie. L’établissement de la tarification du carbone dans les provinces s’est effectué dans un contexte d’absence de leadership du gouvernement fédéral conservateur, qui s’est retiré du Protocole de Kyoto en 2011 alors que le Canada avait raté sa cible de réduction de GES.

Frustrées par le manque de progrès sur la scène fédérale, certaines provinces comme le Québec et la Colombie-Britannique, dirigées à l’époque par Jean Charest et Gordon Campbell, ont agi en préconisant des approches innovatrices en matière de changements climatiques. Ces provinces, guidées par des premiers ministres convaincus de l’importance d’agir et voulant saisir les opportunités économiques créées par la transition vers une économie à faibles émissions de carbone, ont adopté un large éventail de politiques pour réduire leurs émissions, y compris des mesures de tarification du carbone. L’arrivée au pouvoir à Ottawa d’un gouvernement libéral faisant la promotion d’un fédéralisme asymétrique, tout en reconnaissant le leadership des provinces et s’efforçant d’établir une collaboration intergouvernementale en matière de protection du climat, marque un changement important de la dynamique fédérale-provinciale dans ce domaine.

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