crise_financeAndré Lecours
Université d’Ottawa

Quel(s) impact(s) sur l’unité nationale ?

Les mouvements nationalistes qui revendiquent l’indépendance ou une plus grande autonomie politique pour leur communauté sont porteurs d’un projet essentiellement politique. Cela étant dit, ceci ne signifie pas pour autant que les changements économiques ou d’une autre nature ne peuvent avoir un impact sur leur trajectoire, leurs arguments, leur appui et même leurs objectifs. À cet égard, le cas du Québec est particulièrement éloquent.

Il montre bien comment un discours nationaliste peut s’ajuster en période de forte croissance ou de récession2 ou encore lorsque se produisent des transformations dans la structure des échanges économiques telles que celles introduites par l’Accord de libre-échange nord-américain (ALÉNA).

La récente crise qui a frappé l’Europe nous offre la possibilité d’analyser la manière dont les problèmes d’ordre économique et financier ont affecté la question de l’indépendance et de l’autonomie – c’est-à-dire de l’unité nationale – dans les systèmes fédéraux ou décentralisés multinationaux d’Europe de l’ouest. Trois États font ici l’objet d’une attention particulière : la Belgique, l’Espagne et le Royaume-Uni.

À première vue, la crise économique et financière qui secoue actuellement la zone euro paraît avoir des effets variables sur le nationalisme. Si elle ne semble pas avoir véritablement d’impact sur les nationalismes flamand ou basque en revanche, elle pourrait bien profiter aux nationalistes catalans. Quant aux nationalistes écossais, ils ont su bien naviguer les problèmes potentiels qu’aurait pu leur causer la crise.

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