journal_ordiExtrait du Rapport préliminaire
CROP-express Avril 2009

Les perceptions des Québécois à l’égard du fédéralisme

 

Faits saillants

Les résultats de l’étude démontrent que globalement les Québécois reconnaissent des vertus au fait d’appartenir à la fédération canadienne. En effet, d’importantes proportions d’entre eux indiquent être en accord avec les énoncés suivants :

  • Le fédéralisme permet aux Québécois de bénéficier des avantages de l’appartenance à un plus grand ensemble tout en préservant leur spécificité culturelle (67 %);
  • Dans une fédération, l’existence de deux paliers de gouvernement – fédéral et provincial – permet aux citoyens de ne pas être à la merci d’un seul gouvernement et de profiter de la concurrence entre les deux paliers (60 %);
  • Le fédéralisme canadien comporte plus d’avantages que de désavantages pour le Québec (55 %).

Cependant, ils reconnaissent aussi que l’existence de deux paliers de gouvernement peut provoquer des dédoublements et des inefficacités (niveau d’accord : 75 %).

Bien qu’une majorité de Québécois considèrent le gouvernement du Canada comme étant leur gouvernement (niveau d’accord : 62 %), une importante proportion d’entre eux estiment que ce gouvernement est surtout au services des Canadiens anglais (niveau d’accord : 48 %).

Une majorité des Québécois interrogés (55 %) indiquent que le fédéralisme évoque pour eux surtout l’idée de collaboration alors que 40 % déclarent que le fédéralisme est à leurs yeux plutôt synonyme de confrontation.

  • On constate, sans surprise, que les non-francophones (80 %) ainsi que les gens appuyant les grands partis fédéraux nationaux (PCC : 82 %; PLC : 70 %) et ceux en faveur du NON à un éventuel référendum (74 %) sont plus susceptibles d’indiquer que le fédéralisme évoque pour eux l’idée de collaboration.
  • En contrepartie, les francophones (45 %) ainsi que ceux en faveur du OUI (71 %) et disant vouloir voter pour le Bloc Québécois (69 %) ont davantage tendance à associer fédéralisme et confrontation.

Les Québécois sont somme toute assez divisés sur la question des valeurs qu’ils peuvent avoir en commun avec les autres Canadiens : plus de la moitié des (54 %) affirment partager beaucoup (16 %) ou assez (39 %) de valeurs communes avec leurs concitoyens hors Québec alors que 43 % sont d’avis contraire (peu : 37 %; pas du tout : 6 %).

Plus du tiers des Québécois (37%) se considèrent d’abord comme Québécois et ensuite comme Canadiens alors que 26 % indiquent se définir autant comme Canadiens que comme Québécois.

  • Seules de faibles proportions des individus sondés indiquent se définir comme étant uniquement Québécois (13 %) ou uniquement Canadiens (6 %).
  • Par ailleurs, notons que les proportions de Québécois indiquant se définir de l’une ou l’autre des façons mentionnées sont demeurées somme toute assez stables depuis 1998.

Plus de la moitié des Québécois (52 %) croient que le gouvernement du Québec devrait avoir plus de pouvoir tandis que 8 % sont d’avis que le gouvernement fédéral devrait en avoir davantage et 34 % estiment que le partage devrait demeurer tel qu’il est actuellement.

  • Notons que la proportion de Québécois estimant que le gouvernement provincial devrait avoir plus de pouvoir a connu une baisse depuis 2003, passant de 58 % à 52 %.

Cependant, les opinions varient lorsqu’il est question du partage des pouvoirs dans différents secteurs d’activités. Ainsi, les proportions d’individus sondés indiquant que le gouvernement du Québec devrait avoir davantage de pouvoir sont plus élevées dans les secteurs de la langue et de la culture (65 %), de l’éducation (63 %) et de la santé (58 %).

En revanche, la proportion est beaucoup plus faible lorsqu’il est question de relations internationales. En effet, le quart des répondants (27 %) croient que le gouvernement devrait avoir plus de pouvoir en la matière alors que 38 % optent plutôt pour accorder plus de pouvoir au gouvernement fédéral et 30 % estiment que le partage devrait demeurer tel qu’il est actuellement.

Près du tiers (31 %) des Québécois croient que le montant versé par les contribuables en impôts au gouvernement fédéral est supérieur à ce que l’état canadien dépense au Québec alors que 23 % estiment que ce montant est inférieur et 30 % qu’il est équivalent. Soulignons par ailleurs que 16 % des répondants n’ont pas été en mesure de se prononcer.

Les Québécois sondés sont divisés quant à la capacité d’un Québec indépendant à faire face à une crise économique : 41 % croient que le Québec s’en tirerait moins bien que s’il demeurait au sein du Canada alors que 41 % estiment plutôt qu’il s’en tirerait de la même façon. Seulement 13 % des individus sondés croient qu’un Québec indépendant serait plus en mesure de faire face à la crise économique actuelle.

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